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Christophe Vanackère

 

PSC : une nouvelle étude de l’Observatoire MFP des fragilités sociales

 

L’étude confirme l’état de fragilité des agents des fonctions publiques et leur méconnaissance des dispositifs de protection sociale complémentaire, ainsi que des évolutions engagées.

La MFP publie la deuxième édition de son enquête santé de son Observatoire des fragilités sociales réalisée avec l’Institut Harris Interactive. Ce nouveau volet met en lumière la prévalence des fragilités sociales qui touche durablement les personnels publics, notamment en pleine période de crise sanitaire où les tensions s’accentuent.

Près de la moitié des agents publics ressentent pour les années à venir un poids accru de leur travail sur leur santé (47 %). De plus, la question de la santé au travail est considérée comme un sujet d’importance pour les agents et ils sont 44 % à attendre des engagements de leur employeur pour la faire évoluer.

La crise sanitaire ne semble pas avoir modifié de manière fondamentale les difficultés réelles que vivent au quotidien une partie des fonctionnaires dans le cadre de leur activité professionnelle. Ainsi, une grande majorité d’entre eux affirment, comme en 2018, se sentir régulièrement fatigués (83 %, -1 point), stressés (73 %, -2 points) ou ressentir des douleurs physiques liées à leur position au travail (69 %, +2 points).

D’autres sujets de préoccupations sont également pointés comme la faible fréquence des visites médicales ou les difficiles conditions d’exercice des personnels hospitaliers.

Si l’appréciation des conditions de travail reste assez stable depuis 2018, la crise sanitaire a néanmoins permis de poser de manière beaucoup plus saillante qu’auparavant l’enjeu de la santé au travail. En effet, 56 % d’entre eux ont le sentiment que les enjeux de santé et bien-être au travail sont bien pris en compte par leur employeur, contre 44 % qui pensent l’inverse. Si ce score peut paraître assez mitigé au premier abord, il connaît une hausse spectaculaire de 13 points par rapport à la vague précédente : il s’agit de la plus forte progression enregistrée dans ce baromètre.

Pourtant, malgré la crise sanitaire qui a augmenté la demande d’information et, surtout, les débats actuels sur l’évolution de la protection sociale complémentaire des agents publics, comme en 2018, 44 % des agents se déclarent mal informés sur les questions de protection sociale et les enjeux de santé au travail. Exemple : près d’un agent sur trois ignore toujours que les mutuelles de fonctionnaires permettent de prendre en charge les arrêts ou incapacités de travail (31 %, -1 point).

Pour les évolutions à venir, les résultats sont éloquents : seuls 31 % d’entre eux déclarent avoir déjà entendu parler du projet de réforme concernant la Protection sociale complémentaire (PSC), et même à peine un sur dix admet voir précisément ce dont il s’agit. 68 % n’en ont jamais entendu parler, et même davantage parmi les agents de catégorie C (71 %) et ceux de la fonction publique hospitalière (73 %).

Les agents solidaires de leurs aînés

Et alors justement que les craintes sont fortes de voir les retraités exclus des bénéfices d’une protection sociale renforcée, les agents sont inflexibles : près de 9 agents actifs sur 10 soutiennent fermement une réforme protectrice aussi bien pour les actifs que pour les retraités. Pour la MFP, « c’est un point qu’il ne sera pas possible d’occulter ni pour la Fonction publique ni pour le secteur privé où les personnels retraités paient seuls des cotisations souvent élevées pour pouvoir accéder à des garanties complémentaires suffisamment protectrices  ».

À propos…

Enquête réalisée en ligne pour la MFP par Harris Interactive du 29 janvier au 15 février 2021. Échantillon de 1 502 personnes, représentatif des agents de la fonction publique âgés de 18 à 65 ans. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, versant de la fonction publique (État, territoriale, hospitalière), catégorie (A, B, C) et région de l’interviewé(e).