Lettre ESE 

La MFP et la Mutualité Française mobilisées sur les fragilités des agents publics

A l’occasion de la publication du troisième Mook «Indispensables et fragiles», dédié aux fragilités sociales des agents publics, Eric Chenut, président de la Mutualité Française, et Serge Brichet, président de la MFP (Mutualité Fonction Publique) tenaient hier leur première conférence de presse commune depuis l’annonce de leur rapprochement. Retour sur les enseignements de cet ouvrage, à replacer dans le contexte de la PSC.

«Les statistiques sont implacables au fil des enquêtes réalisées dans le cadre de l’Observatoire MFP des fragilités sociales. Après trois éditions du baromètre, soit avec cinq années de recul, le constat reste inchangé : le travail affecte ou peut affecter la santé des agents publics», observe Serge Brichet, dans l’édito. Si 84% des agents publics sont satisfaits de remplir une mission d’intérêt général (et même 1/3 très satisfaits), 30 % estiment que leur travail a une influence négative sur leur santé (39% dans la fonction publique hospitalière) et 54% estiment que cet impact sera encore plus importante dans les prochaines années. Un chiffre en nette augmentation (+7 points) par rapport à 2021. Par ailleurs, 45% estiment que les enjeux de bien-être et santé au travail sont mal pris en compte par l’employeur (cette proportion est plus importante pour les femmes, les 50-65 ans, en zone rurale et dans la fonction publique hospitalière). Au quotidien, 4 agents sur 5 se sentent fatigués dans leur travail, 7 sur 10 ressentent des douleurs physiques liées à la position au travail et 70% se sentent stressés.

Comme moyens d’action face à ces fragilité, la MFP évoque l’organisation du travail, «une mise en œuvre plus proactive du Plan Santé au Travail », et bien sûr la PSC. Toutefois, «si cette réforme constitue une avancée sociale majeure pour les 5 millions d’agents publics actifs aujourd’hui, s’en contenter serait absurde. Dans chaque versant de la Fonction publique, les négociations montrent déjà des failles, des incertitudes, des inquiétudes et des lacunes», pointe l’Union politique. Et, «malgré les avancées obtenues via la négociation sociale», des insuffisances sont soulignées «notamment sur la prise en charge globale des risques santé– prévoyance – dépendance–prévention–accompagnement social». Et la couverture de l’incapacité de travail, reste à porter. La MFP insiste en outre sur les enjeux liés à la solidarité, «ADN du modèle de protection mutualiste des fonctionnaires». Celle-ci recouvre une triple dimension : solidarité entre générations, familiale et de revenus.

«Les agents des trois Fonctions publiques ont besoin de la couverture globale que leur offrent actuellement les mutuelles : santé, prévoyance sans oublier la dépendance», défend Eric Chenut, président de la Mutualité Française, interwievé dans ce Mook. «Notre modèle participatif et notre gouvernance démocratique nous ont permis de construire année après année des solutions solides qui intègrent bien l’évolution des vies des agents. Si la logique de cahier des charges s’impose, cette qualité de réponse et cette utilité seront perdue», ajoute-t-il.