lettre ESE

La MFP prépare son rapprochement avec la FNMF

La Mutualité Fonction Publique (MFP) tenait hier son assemblée générale 2023, sur fond de réforme de la Protection sociale complémentaire (PSC) des agents publics et de rapprochement entre l’union et la FNMF.

«Solidarité et démocratie ne sont pas des options, mais des solutions aux défis sociaux, économiques, écologiques et démographiques», a martelé Serge Brichet, président de la MFP (photo) dans son discours d’ouverture. Il est revenu sur le chantier majeur de la PSC rappelant le travail «en continu» de l’union et a notamment regretté la méthode des pouvoirs publics, en particulier le «saucissonnage» des thématiques, avec en outre des interrogations sur l’effet du décalage du calendrier pour la fonction publique de l’Etat (au 1er janvier 2025) et des attentes forte sur le volet prévoyance (voir son interview sur notre site internet). Pour la territoriale, de nombreuses zones d’ombres demeurent et pour le volet hospitalier, la réforme «n’est pas vraiment engagée». A suivre pour voir si l’ «on pourra parler de progrès social ou de rendez-vous manqué» après la mise en application…

Un point de situation a également été dressé sur le rapprochement avec la FNMF (dont la date butoir a été fixée au 30 juin 2024). Les enjeux s’articulent autour de trois axes : «mutualiser (les) actions pour gagner en influence», «rassembler l’ensemble des mutuelles et des agents publics pour parler d’une seule et même voix», «placer la défense des intérêts des agents publics avant les enjeux concurrentiels», a exposé Didier Quercioli, secrétaire général de la MFP. Est prévue la création du Conseil des Mutuelles Protégeant les Agents Publics (CMPAP), au sein de la Mutualité Française. Il «réunira l’ensemble des mutuelles qui concourent à la protection sociale des agents publics». En outre, un délégué Fonction publique participera aux réunions du conseil d’administration et pourra porter tous les sujets débattus au sein du CMPAP. Il sera épaulé par trois référents, un pour chaque versant.

Le rapprochement doit également permettre d’assurer la pérennité du réseau militant. Aujourd’hui, la MFP rassemble 27 viviers militants territoriaux et la Mutualité Française 17 Unions régionales (UR). Le comité de pilotage propose notamment la création dans chaque UR d’un comité de liaison des mutuelles protégeant les agents publics.

Concernant la forme juridique, trois scénarios sont envisagés : dissolution-liquidation, dissolution-liquidation avec apport et fusion-absorption. La dernière est pour l’heure privilégiée mais nécessite de régler au préalable la question du transfert de l’activité de conventionnement. La MNT s’est engagée à instruire le dossier avec la MGEN, les résultats des travaux sont attendus à la fin du mois.
Une assemblée générale extraordinaire devrait se tenir cet automne autour de cette question et du modèle juridique. En outre, la MFP s’est engagée à accompagner ses 21 salariés (14 au siège et 7 en région), et rappelle sa détermination à garantir à chacun un emploi ou son employabilité, alors que chaque mutuelle membre prendra sa part. Parmi les projets communs entre la FNMF et la MFP, une plateforme digitale web dédiée à l’Observatoire des fragilités «techniquement compatible avec l’écosystème de la Mutualité Française».

«Le rapprochement entre la FNMF et la MFP se fait dans un contexte de nouveau projet stratégique, de nouveau projet d’entreprise pour la FNMF. Ce nouveau projet est souhaité par nos mutuelles (…) et parce que nous devons inscrire cette évolution de nos missions à l’aune de la trajectoire économique décidée par les groupements adhérents. Nous avons décidé de les recentrer autour de trois grandes priorités», a souligné Eric Chenut, président de la Mutualité Française. Parmi ces dernières, l’influence et l’aptitude «à porter le plaidoyer mutualiste», l’animation du mouvement et le renforcement de la «capacité d’engagement du mouvement mutualiste» et enfin «l’innovation». «C’est en perspective de ces priorités d’organisation que nous accueillerons les salariés de la MFP qui souhaiteront s’inscrire dans ce projet», a poursuivi Eric Chenut. Sur la PSC, le président a rappelé le travail commun conduit ces deux dernières années. «Partout et pour tous, il nous faut être mobilisés, il nous faut nous concerter. C’est ainsi que nous parviendrons à être forts : en étant unis, l’ensemble du mouvement mutualiste avec l’appui des organisations syndicales, (…) dans l’intérêt des agents pour faire en sorte que cette avancée n’aboutisse pas à une démutualisation de certaines protections ou à une minoration», a-t-il ajouté.