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Jacques des Courtils

Rapprochement MFP/FNMF, vers la fusion

Point fort de l’AG de la MFP (Mutualité fonction publique) ce 7 juin, un point d’étape sur la démarche de rapprochement de cette Union avec la FNMF.

C’est Didier Quercioli, secrétaire général de la MFP qui présente ce projet, engagé depuis 2017 dans le cadre du projet stratégique MFP Horizon 2020. Puis l’actualité du dossier PSC a accéléré en avril 2021 la « réflexion engagée pour renforcer la famille mutualiste ».

Finalement, ce rapprochement des deux structures a été validé lors des AG MFP du 12 juillet 2022 et FNMF du 6 octobre de la même année.

Didier Quercioli rappelle que les enjeux de ce rapprochement sont de gagner en influence, en faisant en sorte que la Mutualité parle d’une seule voix (sur la PSC par exemple), mais aussi de « placer les intérêts des agents publics avant les enjeux concurrentiels ».

Cela devrait se traduire par la création, au sein de la Mutualité française d’un Conseil des mutuelles protégeant des agents publics (CMPAP), qui représentera ces organismes.

Il faut noter que, comme annoncé dès les premières semaines, l’activité de conventionnement hospitalier pour les mutuelles adhérentes que gère la MFP sera exclue de ce « rapprochement ». C’est vraisemblablement la MNT (Mutuelle nationale territoriale) qui reprendra ce dossier.

Dans ce CMPAP, seront représentées l’ensemble des mutuelles qui concourent à la protection des agents publics, chaque organisme (de livre II ou III) étant représenté par deux membres.

Le secrétaire général de la FNMF nommera le président de ce conseil, sur proposition des membres.

Parallèlement, dans les 17 unions régionales de la Mutualité française des comités de liaison des mutuelles de la Fonction publique devraient être mis en place.

Parmi plusieurs hypothèses (dissolution de la MFP, par exemple), le scénario « préférentiel » retenu par les groupes de travail sur le sujet est celui de la fusion, avec, ce qui n’est pas neutre dans la période présente, transfert des contrats de travail des salariés.

Pas neutre car, comme le fait remarquer un intervenant de la salle, la FNMF est dans une phase de plan de sauvegarde de l’emploi qui fait quelque remous. Selon Eric Chenut, président de la Mutualité française, ce plan est devenu inéluctable pour répondre au « nouveau projet d’entreprise de la FNMF, souhaité par les mutuelles : accroître ses capacités d’influence, animation du mouvement, promouvoir et accompagner l’innovation ».

Une question, que nous qualifierions de pertinente, posée par un délégué est celle de la taille minimum de fonctionnaires protégés pour être membre de ce CMPAP. En effet, de nombreuses mutuelles interprofessionnelles protègent, aujourd’hui, de fait, des salariés de collectivités territoriales. En seront-elles membres ? La question reste pendante.

Quoi qu’il en soit, une assemblée générale extraordinaire de la MFP, peu avant l’assemblée générale de la FNMF, en octobre prochain, devrait donner son accord sur le processus de rapprochement, qui devrait être effectif en juin 2024 après approbation par la vraisemblablement dernière AG de la MMP peu de temps auparavant.

D’ici là, les synergies MFP/FNMF seront de plus en plus régulières, comme ce fut le cas par exemple avec une conférence de presse commune en décembre 2022 sur les fragilités sociales dans la Fonction publique ou, au sujet de la PSC des fonctionnaires, lors de de rencontres avec le ministre chargé de la Fonction publique.

En somme, ainsi que le dit Serge Brichet, président de la MFP, cette dernière « aura 80 ans en 2025. Elle fut pleinement de son temps. Peut-être, aujourd’hui, a-t-elle fait son temps ».