AEF Info

Juliette Lerond-Dupuy

 

44 % des agents se disent mal informés sur les questions de protection sociale et les enjeux de santé au travail (MFP)

 

Dans la continuité de ses travaux, la Mutualité fonction publique publie ce lundi 15 mars 2021 la deuxième édition de l’enquête Santé de son Observatoire des fragilités sociales, réalisée avec l’Institut Harris Interactive. Ce nouveau volet met en lumière les fragilités sociales touchant durablement les agents de la Fonction publique, leur aspiration pour une réforme protectrice, notamment pour les retraités, et la nécessité d’apporter des réponses pour que les conditions de travail ne se dégradent pas de manière irrémédiable.

La Mutualité fonction publique (MFP) publie ce lundi la deuxième édition de son enquête santé réalisée avec l’Institut Harris Interactive. Croisés avec la première enquête, les résultats de 2021 confortent les éclairages de 2018 sur les problématiques à prendre en compte par les pouvoirs publics, notamment dans le cadre de la réforme de la protection sociale complémentaire en cours.

PLUS DE SANTE AU TRAVAIL

Les résultats de l’enquête montrent que près de la moitié (47 %) des agents publics ressentent pour les années à venir un « poids accru » de leur travail sur leur santé. Pourtant, les agents se sentent « trop peu accompagnés » par la médecine du travail : seulement 47 % se disent « satisfaits » de la fréquence des visites dans le cadre de leur activité professionnelle. Considérant la question de la santé au travail comme un « sujet d’importance », 56 % d’entre eux ont le sentiment que les enjeux de santé sont « bien pris en compte » par leur employeur, contre 44 %.

Si ce taux d’insatisfaction semble « mitigé », il représente toutefois une hausse « spectaculaire » depuis la précédente enquête puisqu’il a augmenté de 13 points, la plus forte progression enregistrée dans ce baromètre. Comme en 2018, il est « plus élevé » parmi les agents de la fonction publique territoriale et ceux de catégorie C mais cette « progression significative » concerne toutes les catégories, indique l’enquête.

La MFP fait état auprès des agents d’un « fort ressenti au niveau de la fatigue, du stress, des douleurs physiques, la faible fréquence des visites médicales » et « les difficiles conditions d’exercice des personnels hospitaliers ». Aujourd’hui, 31 % des agents publics ont le sentiment que leur travail « dégrade » leur santé, indique l’enquête.

POUR UNE REFORME « PROTECTRICE »

Comme en 2018, 44 % des agents se déclarent « mal informés » sur les questions de protection sociale et les enjeux de santé au travail. « Cela est d’autant plus étonnant que les textes réglementaires qui régiront demain leur protection sociale sont en cours de négociation », commente la MFP.

Pourtant, seulement 31 % d’entre eux déclarent avoir « déjà entendu parler » du projet de réforme concernant la Protection sociale complémentaire (PSC). Et parmi ceux qui en ont entendu parler, la grande majorité (89 %) estime « important » que ce projet de réforme protège « aussi bien les actifs que les retraités ».

Enfin, près de 9 agents actifs sur 10 soutiennent « fermement » une réforme « protectrice » aussi bien pour les actifs que pour les retraités, indique la MFP. « C’est un point qu’il ne sera pas possible d’occulter ni pour la Fonction publique ni pour le secteur privé où les personnels retraités paient seuls des cotisations souvent élevées pour pouvoir accéder à des garanties complémentaires suffisamment protectrices », analyse-t-elle.

CONSTRUIRE DES REPONSES « STRUCTURELLES »

Pour l’heure, malgré des fragilités qui se maintiennent, 83 % des agents publics se déclarent « satisfaits » de leur activité professionnelle. Parmi les éléments jugés « importants » et « satisfaisants » au quotidien, « la sécurité de l’emploi, les relations avec les collègues, l’intérêt du travail au quotidien ou le fait de remplir une mission d’intérêt général » sont cités.

Cependant, « il est important d’agir pour éviter que ce ressenti se dégrade au fil des années, au risque d’affaiblir durablement le service public de notre pays », alerte la MFP. Les résultats de l’enquête apportent « quelques nuances ». Les fonctionnaires sont partagés sur la façon dont ils envisagent la poursuite de leur carrière dans le service public : « l’envie de continuer à y exercer s’est renforcée pour 26 % d’entre eux mais elle s’est affaiblie pour 30 % (et même 34 % parmi les agents de catégorie A) ».

Pour la Mutualité fonction publique, des solutions « structurelles » doivent être apportées pour faire face aux fragilités actuelles. La MFP milite en faveur d’une réforme « qui réponde aux besoins sociaux des agents publics », tant actifs que retraités, « construite sur les atouts du modèle mutualiste global et solidaire ».