Un soutien psychologique renforcé pour les Pompiers 

Au cours de leurs missions, les pompiers se trouvent parfois confrontés à des situations émotionnellement éprouvantes. C’est pourquoi, depuis l’été 2022, le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) de l’Orne a mis en place une Unité de Soutien Psychologique (USP) afin d’assister son personnel. Explications détaillées sur cette initiative cruciale.

Les interventions des sapeurs-pompiers de l’Orne, qui s’élèvent à environ 22000 par an, peuvent les exposer à des scènes de violence et de tragédie, telles que le décès d’un nourrisson, un suicide par pendaison, ou des corps mutilés lors d’accidents de la route. Ces situations peuvent les mettre en difficulté sur le plan psychologique. Face à ces défis, vers qui peuvent-ils se tourner pour trouver du soutien ?

C’est dans le but d’assister son personnel en cas de besoin que le SDIS a créé une Unité de Soutien Psychologique durant l’été 2022.

“Par le passé, il y a toujours eu des mesures d’accompagnement au sein du Sdis 61 lorsque le besoin s’en faisait ressentir. Mais jusqu’à présent, c’était alors fait de façon informelle”. Précise le lieutenant-colonel Thierry Foltzer.

Par exemple, suite à l’incendie tragique ayant coûté la vie à deux adolescents près de L’Aigle en décembre 2019, plusieurs pompiers avaient exprimé le besoin d’un soutien psychologique. Depuis quelques mois, le SDIS a renforcé ces démarches en mettant en place une USP, composée d’une quinzaine de professionnels. “Il y a deux médecins, dont le médecin-chef du Sdis, un expert kiné, plusieurs infirmiers ou infirmières et trois psychologues”, détaille Nastassja Morel. Cette dernière, psychologue exerçant en libéral et dans un établissement hospitalier, est affiliée au SDIS depuis six ans.

“La vue d’un corps calciné, c’est perturbant. Mais ne pas réussir un massage cardiaque sur une vieille dame peut l’être également. Nous intervenons alors à la demande du pompier qui estime avoir besoin d’un accompagnement psychologique, ou à celle de son chef de centre”, explique la lieutenante Morel.

Un exemple récent de l’action de l’USP est celui du décès d’un motard de 25 ans lors d’un accident de la route à Échauffour le 2 avril. Un pompier volontaire du centre de secours de Sainte-Gauburge connaissait la victime. Le lendemain midi, l’USP a proposé une prise en charge, raconte le lieutenant Yann Choupaux, chef de centre de Sainte-Gauburge. Mon pompier a estimé que cela pouvait lui être utile et, le soir même, il a pu consulter.”

“On ne peut pas tout régler, précise Nastassja Morel. Lors du premier rendez-vous, il y a une évaluation réalisée en binôme, avec une échelle de gradation – de vert à rouge – sur laquelle le pompier peut lui-même se situer. On voit ainsi où il en est d’un point de vue psychologique”.

L’USP offre un accompagnement psychologique adapté, individuel ou collectif, selon les besoins et la volonté des personnes concernées. Le nombre de séances n’est pas fixe, étant donné que chaque situation est unique.

En outre, l’USP peut intervenir en dehors du cadre opérationnel, par exemple en cas de choc émotionnel lié au décès d’un proche. Elle ne se limite pas aux événements violents, mais offre également un soutien dans des domaines tels que la diététique, avec la présence d’une diététicienne dans l’équipe, afin d’aider les pompiers à adopter des habitudes alimentaires plus saines.

Pour l’avenir, l’USP envisage d’élargir ses activités en proposant des formations sur la gestion mentale et la prévention du stress, contribuant ainsi à renforcer le bien-être psychologique et la résilience des pompiers face aux défis de leur métier.