Tiffany, une jeune femme de 23 ans résidant dans une petite commune de Vendée, est titulaire d’un BEP en services à la personne ainsi que du diplôme d’État d’aide-soignante. Elle travaille actuellement à l’Éhpad de la commune voisine, et envisage de passer les concours pour devenir agent de la Fonction publique dans le même établissement.

Bien qu’elle ait initialement envisagé de travailler avec les enfants, des stages en maison de retraite l’ont amenée à préférer le travail auprès des personnes âgées. Cependant, malgré son amour pour son métier, Tiffany ressent déjà les difficultés physiques et psychologiques qui y sont associées.

 “C’est un métier plutôt dur physiquement et psychologiquement.

Les gens qui rentrent en Éhpad ne sont plus autonomes donc beaucoup de transfert à faire, de la manutention. C’est compliqué physiquement.

 

Psychologiquement, parce qu’on est confrontés à la maladie, à la vieillesse et à la mort tous les jours. C’est vrai que c’est compliqué des fois. On rentre le soir et on vide son sac. Moi je vide mon sac auprès de mon mari, parce que c’est dur. C’est facile de dire que quand on n’est plus au travail, il faut faire la coupure, mais c’est beaucoup plus dur à faire. Se dire qu’on est parti et cette petite dame n’était pas bien, est-ce que je la reverrai demain.

 

C’est compliqué. Et puis il y a des gens qui demandent à mourir tous les jours, c’est dur. Des gens qui sont seuls et qui nous disent : « vous êtes notre seule famille ». C’est compliqué. On aime ce qu’on fait. C’est un métier qu’on fait avec passion.

Les effectifs réduits et la rareté du personnel médical entraînent souvent un dépassement des compétences et des conditions de travail difficiles.

Je dis souvent à mon directeur que j’ai l’impression de travailler à la chaîne. Ça me fait mal au cœur. Le week-end on est en effectif restreint, pour quatre-vingt-cinq personnes. Les gens ne repartent pas chez eux ou en famille. Le week-end, pour quatre-vingt-cinq résidents, on est six le matin”.

Elle est surprise par l’épuisement précoce de ses collègues plus âgées et envisage déjà une reconversion à moyen terme vers le métier d’auxiliaire puéricultrice, tenant compte de l’usure physique et mentale du métier d’aide-soignante.

“J’ai des collègues, ça fait trente ans qu’elles sont là-bas, elles sont éreintées par le travail.Des collègues qui changent, qui s’en vont, parce que c’est trop dur. C’est fréquent. Et puis au niveau financier on ne roule pas sur l’or, on n’a pas une paie qui fait des cents et des mille.”

Pour ces jeunes femmes, les métiers de la petite enfance offrent souvent une alternative permettant de concilier leurs contraintes professionnelles et personnelles.

Je me dis que physiquement c’est dur, le jour où je vais avoir des enfants, c’est des horaires atypiques, je travaille soit de matin, soit d’après-midi ou je fais des coupures et je pense qu’après quand on a des enfants, qu’on prend de l’âge, c’est un métier qu’on ne peut pas faire toute sa vie”.