« Après les agriculteurs, nous sommes la profession la plus durement touchée par le suicide”, rappelle Yves Lefebvre, d’Unité SGP Police FO. En cause selon lui, « la désocialisation des policiers, les plannings surchargés et la pression du chiffre ».

Gendarmes et policiers sont régulièrement confrontés à ce qu’il y a de plus « horrible chez l’homme », confirme Éric, officier de gendarmerie. « Un individu lambda vit trois grands chocs dans sa vie, un gendarme ou un policier en vit un tous les trois ans », rapporte le militaire. Le quotidien de ces hommes et femmes est rempli de « familles dévastées à l’annonce d’une mort », de « cadavres », de « planques et d’interpellations stressantes », de « nuits à travailler », renchérit Jean-Marc Bailleul, du SCSI.

Dans plus de 50% des cas de suicide, l’arme de service est utilisée pour passer à l’acte. Une proportion stable depuis vingt ans selon les chiffres officiels. Retourner son pistolet contre soi est un mode opératoire « très violent et sans appel », souligne Philippe Capon, de l’Unsa Police. Pour Jules, officier de police judiciaire en région parisienne depuis dix ans, le recours à ce symbole de la profession pour en finir n’est pas dénué de sens. « On a beau entendre dire que “ce sont des problèmes personnels”, il y a forcément un lien avec le boulot. »

 

“Je suis scandalisée qu’on ne soit pas payés plus. C’est quand même incroyable pour un enseignant de se demander “est-ce que je peux vraiment garder ma voiture parce que ça me fait trop de frais ?”. Mais ce n’est pas ça qui m’a fait partir. Je ne serais pas du tout opposée à revenir dans la Fonction publique, mais de fait, pour le moment, j’ai choisi une autre voie.”

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