“J’ai fait 45 vœux car il n’y avait pas grand chose qui s’offrait à moi.”

 

Pauline, professeure des écoles à Perpignan, partage son expérience après une année au sein de l’Éducation nationale, où elle s’est confrontée à la réalité d’un métier qu’elle décrit comme exigeant mais profondément gratifiant.

Elle raconte les difficultés, notamment les remplacements peu fréquents qui compliquent la continuité pédagogique et la surcharge de travail causée par l’absence de son ATSEM.

 » J’ai été arrêtée un mois et je n’ai été remplacée que quatre jours et demi sur cette période… J’étais sidérée. J’espère que plus de professeurs seront recrutés pour qu’on ne laisse pas des classes aussi longtemps sans personne. J’avoue que j’ai vite déchanté. J’avais passé beaucoup de temps à préparer des choses pour mon remplaçant mais quand j’ai vu qu’il n’y avait personne, j’ai arrêté. »

 » J’ai rencontré un autre souci durant l’année : j’ai perdu mon ATSEM (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) en cours de route. Elle n’a pas beaucoup été remplacée : 12 jours depuis début décembre. Sa présence ou son absence change toute l’organisation de la classe. On a dû mettre plein de choses entre parenthèses à cause de cela, dont les activités artistiques, car je ne pouvais pas être partout à la fois. »

Elle mentionne aussi le rôle crucial de sa tutrice, qui l’a soutenue face aux défis, en particulier pour la gestion de la classe et le développement des projets éducatifs.

 » J’ai eu énormément de chance car j’étais en contact avec d’autres PES (professeur des écoles stagiaire) qui n’ont pas du tout eu le même soutien de la part de leurs équipes. Moi, ça s’est extrêmement bien passé. J’ai beaucoup échangé avec l’équipe et j’ai toujours eu le soutien que je cherchais. Les échanges ont été plus formateurs que les deux années à la fac. Heureusement que mes collègues étaient là pour m’aider, c’est essentiel, surtout quand on débute. »

Elle se désole en revanche, de l’évolution des conditions de travail.

« Ma classe ferme l’année prochaine et mes collègues vont commencer l’année avec 26 élèves. C’est désolant. Ça risque encore d’augmenter. J’ose espérer qu’il y aura une réouverture prochainement. On ne peut pas progresser de la même façon à 28 qu’à 19.»

 

Pour la rentrée prochaine, elle s’apprête à devenir remplaçante, un choix qu’elle aborde avec pragmatisme. Pauline espère un poste fixe en maternelle afin de pouvoir bâtir des projets sur le long terme et bénéficier d’un cadre plus stable.

« J’ai fait 45 vœux car il n’y avait pas grand chose qui s’offrait à moi. J’ai mis des postes qui me semblent inaccessibles* puis des postes de remplaçante. Je suis contente de mon choix. J’ai été prise pour être remplaçante rattachée à l’école élémentaire Pont-Neuf de Perpignan. J’ai essayé de me convaincre qu’être remplaçante c’était chouette mais je pense que c’est difficile. On ne sait jamais dans quelle classe on va être envoyée. Il faut connaître un peu les programmes de chaque niveau. Je vais être appelée à 8h20 pour être sur une école à 8h35… Je vais faire de mon mieux mais je ne suis pas magicienne…. »

* L’obtention des postes est régie selon un nombre de points.
Source : Made In Perpignan- 16/07/2024