La stérilisation sauve des vies, mais à quel prix pour les soignants ? L’oxyde d’éthylène (EO), un gaz toxique aux propriétés cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques et neurotoxiques, est toujours largement employé en France pour la stérilisation de dispositifs médicaux thermo-sensibles tels que cathéters, guides, introducteurs et stents. Bien que son usage remonte à plusieurs décennies, cette pratique reste critiquée : malgré des mises en garde dès 1979 suivi d’un rapport de l’IGAS en 2012, aucune alternative efficace à grande échelle n’a été adoptée
Cancérigène, mutagène, reprotoxique et neurotoxique, l’OE provoque allergies, neuropathies et augmente fortement les risques de cancer, notamment du sein. Le Pr Douraied Ben Salem alerte : en radiologie interventionnelle, plus de 90 % des dispositifs sont traités à l’OE, dont les résidus persistent dans l’air, les stocks, et les organismes.
En néonatalogie, l’ANSM a constaté que 40 % des dispositifs testés dépassaient les seuils de sécurité, sans qu’aucune surveillance de l’air n’ait été mise en place depuis. Et dans les établissements de santé, l’usage de l’OE reste ni classé ni suivi.
L’affaire Tétra Médical, révélée en 2023, a montré les effets dévastateurs d’une exposition chronique : cancers, troubles neurologiques, malformations… Les soignants ne sont ni informés ni protégés.
Alors que les États-Unis resserrent leur réglementation, la France continue d’exposer ses personnels à un gaz interdit dans l’alimentation mais autorisé dans les soins. La stérilisation protège les patients — mais qui protège les soignants ?