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Source : CESE

Comment s’assurer que l’IA améliore réellement les services publics et les conditions de travail des agents ?

Aujourd’hui, près de 70% des jeunes Français de 18-24 ans utilisent l’intelligence artificielle (IA) au quotidien, et le nombre d’utilisateurs d’IA génératives a connu une augmentation de 60% en un an. Cette adoption rapide et exponentielle de l’IA soulève cependant de nombreuses inquiétudes, qu’elles soient éthiques, sociales, économiques, environnementales ou géopolitiques. Dans ce contexte, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a choisi de s’emparer de la question pour nourrir le débat public et apporter la contribution essentielle de la société civile. En particulier, le CESE met en lumière l’importance de déployer l’IA dans les services publics de manière responsable, en garantissant qu’elle améliore réellement la qualité des services, sans compromettre les droits des usagers ni les conditions de travail des agents. 

L’utilisation de l’IA par l’administration est déjà connue de 46 % des Français, mais trois quarts d’entre eux se disent préoccupés par ses implications. Les risques majeurs associés à cette technologie incluent notamment des erreurs dans les décisions (55 % des Français et 61 % des agents publics) ainsi que la perte de contact humain dans les services publics. En outre, les préoccupations liées à la protection de la vie privée et des données personnelles sont citées par 52 % des Français, renforçant les enjeux de transparence et de responsabilité.*

Le CESE critique l’usage non concerté de l’IA, comme le montre l’exemple de la DGFIP (Direction générale des finances publiques) qui utilise des images aériennes pour détecter des fraudes fiscales. Ces technologies peuvent entraîner des erreurs, coûteuses tant pour l’État que pour les citoyens. Le rapport soulève également des préoccupations concernant l’opacité du système Parcoursup, où l’IA influence des décisions cruciales sans clarté sur les critères de sélection.

En revanche, des projets comme LlaMandement, qui utilisent l’IA pour résumer des amendements parlementaires, sont salués pour leur capacité à améliorer l’efficacité sans nuire aux agents. Le CESE préconise une utilisation de l’IA qui soutienne le travail humain, en évitant que les agents publics soient subordonnés à la machine.

Enfin, il est crucial de garantir une alternative humaine aux services dématérialisés pour ne pas exclure les populations non numériques. Le CESE propose même d’inscrire dans la loi un droit au non-numérique pour garantir l’accès à tous, indépendamment de leur maîtrise des outils numériques.

 

* Enquête Acteurs publics/EY pour l’Observatoire des politiques publiques réalisée par l’Ifop.

 

 

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