Dans un contexte où l’absentéisme et l’usure professionnelle dans la fonction publique suscitent des préoccupations croissantes, Le Sens du service public s’insurge contre les récentes mesures gouvernementales visant à imposer deux jours de carence supplémentaires en 2025 pour les fonctionnaires en cas d’arrêt maladie. Cette initiative, qui pourrait générer 1,2 milliard d’euros d’économies, s’accompagne d’une réduction de l’indemnisation à 90 % du salaire indiciaire au lieu de 100 %.
Le collectif déplore l’absence d’étude d’impact, jugeant ces mesures inefficaces et stigmatisantes envers les fonctionnaires, qu’elles accusent implicitement d’abus d’arrêts maladie. En rappelant que l’âge moyen des agents publics est de 44 ans (contre 41 ans dans le privé) et que 36 % d’entre eux ont plus de 50 ans, Le Sens du service public souligne le vieillissement de cette population, dont 63 % sont des femmes, particulièrement exposées aux nouvelles règles de carence. Le collectif estime que les précédentes mesures de carence, telles que la journée instaurée en 2018, n’ont pas atteint leurs objectifs, ayant même prolongé les arrêts maladie au lieu de les réduire.
Pour Le Sens du service public, des politiques de prévention, ainsi que la mise en œuvre d’accords de prévoyance comparables à ceux du secteur privé, sont nécessaires pour une gestion efficace de l’absentéisme. Le collectif appelle ainsi à un débat approfondi pour explorer des solutions équitables et adaptées aux réalités de la fonction publique, estimant qu’une approche punitive ne fera qu’aggraver la situation en termes d’attractivité des métiers publics et de pouvoir d’achat des agents.
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