Entre l’incursion de ChatGPT et les appels à projets de l’État pour créer des démonstrateurs territoriaux, l’intelligence artificielle tend à s’imposer dans le quotidien des collectivités. Partant de ce constat, plusieurs grandes villes réunies aux seins de trois associations (Interconnectés, France urbaine et Intercommunalités) ont décidé de prendre le virage de l’intelligence artificielle tout en lui offrant un cadre.
Pour ce faire, elles ont annoncé le 6 juillet dernier, à l’occasion d’une journée consacrée aux données et à l’IA dans les collectivités territoriales, le lancement d’un plan d’action national d’observation des usages de l’IA dans les territoires. « Face à l’accélération des usages de l’IA et la diffusion massive de ces outils dans la vie publique, professionnelle et privée, les membres de la commission « Numérique et innovation » des Interconnectés, France urbaine et d’Intercommunalités de France appellent les élus locaux et le gouvernement à prendre position et à agir », expliquent-elles dans un communiqué.
Ce plan d’action a pour objectif la création, d’ici trois ans, d’un observatoire des impacts de l’IA à même d’éclairer les décisions des acteurs publics locaux. Il prévoit également la mise en place d’une bibliothèque des cas d’usages dès la fin de l’année, qui sera alimentée en continu. La mise en œuvre d’expérimentations est également visée par ce plan, pour, selon le président des Interconnectés Francky Trichet, « réfléchir à partir de vrais exemples concrets menés dans les services avec de vrais agents. »
L’observatoire aura donc pour vocation de réunir et d’animer une communauté composée d’acteurs territoriaux, réunie autour de la mutualisation de cas d’usage, de projets et d’algorithmes voués à être répliqués dans d’autres collectivités. L’une des priorités du plan d’action sera également le développement de la démocratie numérique, c’est-à-dire l’implication de la société civile dans cette réflexion. Un conseil scientifique a été institué pour suivre les différents volets du plan ; il est d’ores et déjà composé de Jacques Priol, président de DataPublica, de Bertrand Monthubert, président du CNIG, de Yann Ferguson, sociologue et responsable du LaborIA, ainsi que du professeur et ancien praticien hospitalier Pierre-Antoine Gourraud.
Si les grandes villes ne veulent pas être en retard sur le dossier « IA », elles souhaitent aussi trouver le juste équilibre entre imposition et interdiction, bénéfices et risques éthiques, sur la base des initiatives déjà déployées à l’étranger.