DÉPARTS PRÉCOCES DANS LA TERRITORIALE
Plusieurs métiers de la fonction publique territoriale sont particulièrement concernés par ces sorties précoces de l’emploi, notamment les animateurs et les agents d’entretien. Dans d’autres métiers, au contraire, il y a peu de départs précoces : cadres A, professions intermédiaires de la fonction publique.
29 % des départs en fin de carrière* se font hors retraite ou pré-retraite
Ces personnes sont soit au chômage (4 %), soit en longue maladie ou en invalidité (10 %), soit en inactivité (15 % ; parce qu’elles ont renoncé à chercher un emploi ou ne sont pas disponibles).
*chaque année, tous métiers confondus
Parmi les métiers les plus concernés par des sorties précoces de l’emploi, on trouve les ouvriers manutentionnaires et du BTP, les employés de l’hôtellerie-restauration, les caissières, mais aussi les « professionnels de l’action culturelle, sportives et les surveillants » (dont les animateurs) ainsi que les agents d’entretien, qui travaillent principalement dans les écoles et les communes.
4 professionnels de l’action culturelle sur 10
connaissent des fins de carrière précoces
20 % parce qu’ils sont en inactivité ; 12 % pour des raisons de santé et 8 % parce qu’ils sont au chômage.
Pourquoi les animateurs et cette famille de métiers sortent-ils si tôt de l’emploi ?
Les auteurs de l’étude notent que ces métiers font partie de ceux qui “mettent davantage en avant des conditions de travail insatisfaisantes ou des problèmes de santé comme facteurs importants de départ à la retraite”. Ainsi, les personnes qui exercent ces métiers déclarent souvent qu’elles ne se sentent pas capables de les exercer jusqu’à la retraite.
39% des agents d’entretien
connaissent une fin de carrière précoce.
En général pour des raisons de santé ou parce qu’en inactivité.
Les auteurs ont également eu l’idée de croiser les métiers qui combinent départs précoces, conditions de travail contraignantes et tension sur le recrutement.
Les agents d’entretien cochent les trois cases. “Pour que ces professionnels retardent l’âge de la liquidation de leur pension de retraite et contribuent ainsi à augmenter le taux d’emploi et à réduire les difficultés d’embauche, il faudrait aussi améliorer les conditions de travail -voire de salaire- et prévenir l’usure professionnelle (réorganisation des horaires de travail, du processus de production, etc.)”, concluent les auteurs.
AUGMENTATION DES SOINS DE SANTÉ
Autre conséquence de la réforme de 2010 : une augmentation de la probabilité d’avoir un arrêt maladie pour les individus proches de la retraite« avec un impact non négligeable sur la consommation de soins de santé”, relèvent les auteurs.
Explication : “les personnes qui souffrent de problèmes psychologiques ou physiques – et qui s’en accommodaient du mieux qu’elles pouvaient, notamment lorsqu’elles étaient proches de la retraite – décideraient de se faire soigner, sachant qu’elles devront travailler plus longtemps”.