Chaque année, près de 20 000 agents territoriaux sont confrontés à une inaptitude médicale, temporaire ou définitive, selon le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP). Derrière ces chiffres, il y a des parcours personnels, parfois fragilisés, parfois rebondissants. Celui de Laure, 45 ans, en est un exemple éclairant. Aujourd’hui agent administratif à la DRH d’une collectivité territoriale, elle revient sur les étapes clés d’une reconversion réussie après une inaptitude.

Diplômée d’un BEP carrières sanitaires et sociales, elle passe à trois reprises le concours d’auxiliaire de puériculture avant d’intégrer l’école du CHU de Reims. Son certificat en poche, elle multiplie les expériences : halte-garderie, maternité, pouponnière, garde à domicile… Jusqu’au jour où, sur les conseils d’une directrice de centre aéré, elle rejoint la Ville de Reims et débute en école maternelle en 2000.

 » J’ai toujours voulu travailler auprès des enfants. J’ai occupé ce poste pendant… 15 ans. Cela m’a permis de suivre l’évolution des enfants du même groupe scolaire, de la maternelle à l’élémentaire. « 

Titularisée en 2003, puis à temps plein en 2010, elle voit pourtant sa santé se dégrader dès 2013. La suite, c’est une période d’arrêt, un mi-temps thérapeutique, puis l’annonce de l’inaptitude.

 » Cela a été un tournant difficile. En 2016, j’ai sollicité un bilan de compétences via le service formation de ma collectivité. J’avais un besoin viscéral de me sentir encore capable, rebondir. « 

Ce bilan est une révélation.

 » Mes compétences étaient transférables. J’avais une vraie appétence pour l’administratif. « 

Une orientation précieuse quand on sait qu’en 2022, seuls 54 % des reclassements débouchaient sur un poste effectif dans les six mois, selon une enquête du CNFPT. Les causes d’échec ? Souvent, un manque d’anticipation, l’absence de formation adaptée, ou un dialogue RH défaillant.

Le Centre de gestion de la Marne lui propose alors une formation d’adjoint administratif polyvalent, coorganisée avec le FIPHFP et le CNFPT.

 » Une chance inespérée ! j’ai découvert une pédagogie concrète, des stages immersifs, un groupe solidaire. Les formateurs étaient excellents, les tuteurs bienveillants. Cela m’a permis de retrouver confiance en moi, en mes capacités. « 

Aujourd’hui, Laure est épanouie à la DRH.